L’atelier d’orientation et de développement du plan de mobilisation des ressources domestiques pour le financement du PANB notamment les produits contraceptifs en Guinée a pris fin dans l’après- midi de ce mardi 22 décembre 2020. La soixantaine de participants a conclu qu’il urge de mobiliser d’autres forces au tour de la planification familiale. Un des secteurs en vue est celui du privé qui pourra beaucoup gagner d’un meilleur repositionnement de la PF en Guinée.
Durant deux jours, les participants ont échangé sur des pistes de solution pour améliorer la mobilisation des ressources domestiques et internationales en faveur de la planification familiale. Ils ont fait le diagnostic du processus de mobilisation des ressources pour le financement de toutes les activités inscrites dans le plan d’action national budgétisé de la planification Familiale élaboré par le ministère de la santé en 2018. Le Docteur Yeroboye Camara, médecin et économiste de la santé indique que les dés sont enfin lancés pour trouver des ressources domestiques conséquentes pour financer la planification familiale en Guinée.
« Nous avons examiné les obstacles pour la mobilisation des ressources domestiques et internationales. Nous avons fait des recommandations pour améliorer la mobilisation aussi bien domestique qu’internationale. Nous avons également examiné les obstacles en terme de mécanisme de coordination des différentes parties prenantes pour la mobilisation des ressources ».
Ce travail de fourmi, réalisé par les participants à l’atelier, a permis de déceler les difficultés que vivent l’ensemble des acteurs dans la gestion des fonds alloués à la mise en œuvre des activités de planification familiale. Parmi les difficultés, on note le retard accusé souvent par les gestionnaires des fonds, dans la transmission des pièces qui justifient l’utilisation des ressources. Une situation qui empêchent les partenaires et bailleurs de libérer d’autres ressources. Selon toujours le Docteur Yeroboye Camara, « il été aussi identifié comme obstacle le fait qu’une bonne partie des parties prenantes ne connaissent pas l’existence du plan national budgétisé planification familiale et donc même s’ils sont disposés à apporter un financement, à mobiliser des fonds, des ressources, ils ne sont pas informés donc ils ne se mettent pas en activité ». Une difficulté qui remet sur la table l’urgence de vulgariser ce plan qui a été élaboré depuis plus deux ans. Pour faire face à cela, les participants ont recommandé l’implication des médias.
Au-delà des partenaires nationaux, il existe aussi des plateformes régionales qui pourraient booster le processus de mobilisation des ressources en faveur de la PF. Il s’agit notamment de l’initiative dupartenariat de Ouagadougou. Cette initiative a permis la mise en place des coalitions des organisations de la société civile qui évolue dans le domaine de la planification familiale et de la santé de la reproduction dans les 9 pays du dit partenariat. Ces coalitions ont pour rôle de participer aux activités de plaidoyer et de mobilisation de ressources. Pour le Docteur Kadiatou Sy de la société civile, l’implication de plusieurs secteurs lors de cet atelier a été une valeur ajoutée dans le long combat pour la PF en Guinée.
« A la fin de cet atelier, nous remarquons que les participants sont venus de différents horizon. Cela veut dire que la planification familiale étant une stratégie qui doit intégrer l’ensemble des secteurs, a regroupé alors tous des secteurs dans cet atelier. Donc chaque acteur a pris conscience aujourd’hui du rôle qu’il doit jouer dans la mobilisation des ressources. Par exemple au niveau de la société civile que je représente, on a un rôle fondamental de plaidoyer auprès de gouvernement mais aussi auprès du secteur privé pour que la mobilisation des ressources locale soit plus intense. Je sais que le gouvernement à fait déjà beaucoup d’effort. Depuis deux ans ils sont allés à plus de 2millions de dollar dans le financement des contraceptifs, je pense que c’est un pas très important par ce que la pérennisation des financements dépend de l’appropriation nationale ».
Aujourd’hui le constat révèle que le financement de la PF dépend essentiellement des ressources extérieures. Une stratégie qui doit changer car garantir l’accès des femmes et filles aux droits en matière de reproduction des populations est une responsabilité avant tout des états. « Les discutions sont en cours, il y a eu beaucoup de recommandations notamment des recommandations de prise en compte de certaines parties prenantes qui jusqu’à présent n’étaient pas suffisamment considérées telles que les collectivités locales. Ces collectivités ont le devoir de prévoir des ressources pour financement la PF pour les femmes et filles de leur juridiction » a indiqué le Docteur Yeroboye Camara.
DE 2012 à 2018, le pourcentage de la demande satisfaite par des méthodes modernes de contraception, a nettement augmenté, passant de 16 % à 32 %. Si des progrès ont été enregistré, force est de reconnaitre qu’il reste encore beaucoup à faire. Une situation qui pourra changer positivement si les recommandations issues de cet atelier sont respectées, a indiqué un des participants. Par ailleurs, le Docteur Kadiatou Sy de la Société Civile indique que : « je suis convaincu que cet atelier a été un déclic même au vu des débats qui se sont déroulés dans la salle et je pense que tous les participants chacun est venu d’un secteur et chacun a vu la pertinence de la planification familiale comme une stratégie de réduction de la pauvreté et une stratégie de réduction de la mortalité maternelle et infantile ».
A rappeler que la mobilisation des ressources domestiques permettra de pérenniser les programmes de la Planification Familiale en Guinée et faciliter l’accès à la PF pour les femmes et filles.
Hadiatou Yaya Sall