Pérenniser les programmes de planification familiale à travers un plan de mobilisation de ressources domestiques, c’est l’objectif principal d’un atelier de deux jours qui ouvert ses portes ce lundi 21 décembre 2020. Organisé grâce à un appui technique et financier du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), cet atelier vise à élaborer un plan de mobilisation des ressources pour accélérer l’élimination de toutes les barrières financières à l’utilisation des méthodes modernes de contraception en Guinée.
Le taux de prévalence contraceptive en Guinée est de 11% selon l’EDS de 2018. Jean-Pierre Manshande, Consultant à UNFPA, estime que ce taux est l’un des plus faibles au sein des pays du Partenariat de Ouagadougou. Mais il ajoute que « cette tendance peut être changé si le pays et les partenaires investissent plus de ressources financières dans la promotion de l’utilisation des produits contraceptifs modernes ».
C’est justement à cela que le gouvernement veut parvenir à travers une mobilisation des ressources domestiques. En effet, le pays dispose d’un plan budgétisé de repositionnement de la planification familiale, deuxième génération. C’est pour financer ce plan que le pays a lancé ce lundi 21 décembre 2020, cet atelier d’orientation et de développement du plan de mobilisation des ressources domestiques. Le Docteur Mohamed Lamine Yansané, Conseillé Principal du Ministre de la Santé confirme cela en ces termes : « cet atelier est consacré spécialement à trouver les voies et moyens pour pouvoir parler avec les acteurs nationaux concernant le financement du Gap que nous avons actuellement. C’est ça l’objectif de cet atelier, se préparer pour un plaidoyer en vue de trouver les ressources qui nous manquent ». Le gouvernement a donné le ton en 2018 en allouant plus d’un million de dollars à l’achat des produits contraceptifs sur le budget national. Une première qui s’est pérennisée sur ces deux dernières années et qui a ouvert au pays l’accès à d’autres fonds auquel il n’était pas éligible au paravent. Le Ministère de la Santé ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. Le département veut associer d’autres partenaires potentiels à la promotion de la planification familiale. « Nous avons la société civile, le secteur privé qui sont aussi les grands bénéficiaires de la planification familiale, qu’il faudrait mobiliser afin de trouver le complément de financement nécessaire afin de comble le GAP par rapport financement du plan d’action national budgétisé de planification familiale ». Plus loin dans son discours d’ouverture, le conseiller Mohamed Lamine Yansané précise que « la Guinée alloue des fonds pour l’achat des contraceptifs à hauteur de 50% des besoins nationaux. Ces fonds ont besoin d’être sécurisé institutionnellement et être augmentés progressivement ». Un souhait qui pourrait se concrétiser grâce au processus entamé durant cet atelier de Conakry.
Les partenaires au développement désirent aider le pays à parvenir à cet objectif. Un engagement renouvelé par le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA). « Le rôle de l’UNFPA et de tous les partenaires techniques et financiers est de trouver les moyens pour appuyer le gouvernement mais en plus, les appuyer techniquement pour qu’il mobilise de l’argent localement. Et actuellement les grands enjeux, c’est ce qu’on appelle la mobilisation des ressources domestiques. Comme vous le savez, il y a la raréfaction des financements au niveau international un, deuxième chose il y a encore la question de pérennisation parce que si les partenaires vous aident à un moment, ils peuvent s’arrêter et les politiques tombent » a expliqué le DocteurNdouga Diallo de l’UNFPA. Ainsi, grâce à ce plan qui va découler de cet atelier, le pays pourra se préparer à un éventuel retrait des partenaires internationaux.
Présente à la cérémonie, la Directrice Générale de l’Agence Nationale d’Inclusion Economique et Sociale (ANIES), Sanaba Kaba, a expliqué les raisons le rôle qu’une structure comme son agence peut jouer pour repositionner la planification familiale. « Nous avons 5 composantes, dont un volet d’accompagnement communautaire et de développement humain des bénéficiaires. Et qui parle de développement humain parle d’abord de la planification. Quand Il n’y a pas une cohérence entre la planification et la programmation des activités il peut y avoir un chevauchement donc je crois que l’ANIES à sa place au niveau de cette rencontre. Ça peut nous permettre de savoir quel partenariat et quelle collaboration nous devrions avoir avec le Ministère de la santé. Nous sommes orientés sur les couches les plus vulnérables et nous nous basons sur l’indice de pauvreté multidimensionnel. Il n’y a pas de développement sans la maitrise de la planification familiale».
A signaler que cet atelier est un départ d’un processus devant aboutir à terme à l’organisation d’une journée de mobilisation des ressources pour le financement du plan d’action national budgétisé de planification familiale 2019-2023.