Alpha Condé remporte la présidentielle du 18 octobre 2020 avec 59,49% des voix contre 33,50% pour son opposant Cellou Dalein Diallo selon la CENI. A 82 ans, Condé brigue un troisième mandat après avoir modifié la constitution par un référendum. La ville de Conakry est restée bien calme à l’annonce des résultats par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Un silence qui en dit long sur la légitimité de cette victoire.
Pas de cris de victoire, ni de pas de danse, et encoure moins de musique dans les quartiers même acquis à la cause du Président Alpha Condé. « On ne peut exprimer notre joie, par peur que les autres se fâchent » nous confie un militant du RPG Arc-en-Ciel à Yimbaya, dans la commune de Matoto. Rien de ce que nous avons connu en 2010 par exemple où les gens ont dansé pendant des heures dans les quartiers à l’annonce des résultats. C’est presque comme une célébration « clandestine ».
A la question de savoir ce qu’il pense des résultats provisoires publiés par la CENI, Alpha Mamadou Oury Barry, du quartier Démoudoula retorque en ces termes : « quels résultats ? Ce sont des mensonges ». Comme Barry, de nombreux militants de l’opposition crient à la fraude et au vol. D’ailleurs, le président de l’UFDG qui s’est auto proclamé victorieux de la présidentielle, rejettent les résultats de la CENI.
A la place donc des scènes de joie et d’allégresse, ce sont des convois des forces de l’ordre et de sécurité qui sillonnent les quartiers pour prévenir tout affrontement entre les militants des deux camps. Des mini barrages sont érigés aux différents ronds-points dans la haute banlieue de Conakry. Par endroit, les forces de l’ordre sont dépassés et ne peuvent contenir la colère de la population. C’est le cas au rond de Bambéto, Cosa, Wanidara. Même certains quartiers, jusque-là, épargnés par les affrontements, ont fait leur entrée en scène. C’est le cas du carrefour Kiroty, dans la commune de Ratoma.
La victoire de celui qui se dit « le Mandela de la Guinée » est bien orpheline et triste. « Il n’y a rien à fêter » déclare Mariam Sylla, vendeuse de feuille de patate au marché de Lambanyi. En effet, s’il y avait une fête à célébrer, cette élection ne drainerait pas avec elle, autant de cadavres. Eh oui des cadavres ! Des jeunes, femmes, hommes et enfants qui constituent les plus grandes victimes des politiciens guinéens qui, depuis des années, nous servent le même repas de violence avant, pendant et après les élections.
Peut-être que le salut de la Guinée demeure uniquement dans un renouvellement total et définitif de la classe politique. Une classe politique qui change de veste à chaque saison. La fibre ethnique a empêché certainement les guinéens de voter au moins pour les femmes qui étaient sur la liste des candidats. Peut-être qu’on aurait moins pleuré avec une des Makalé.
Hadiatou Yaya Sall
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