Le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) a organisé à la veille des présidentielles guinéennes des foras communautaires dans les cinq communes de Conakry. Ces foras ont regroupé divers acteurs dont des taxis-motards. Ces foras visent à mieux organiser la profession de taxi-moto et prévenir toute forme violence dans le secteur en cette période électorale en Guinée. Abdoul Aziz Diallo Coordinateur dudit projet à l’UNFPA, nous partage ici le déroulement et les conclusions de ces foras.
Pourquoi ces différents foras ?
Les foras communautaires s’inscrivent dans les activités du projet d’appui à la réduction de l’instrumentalisation des jeunes conducteurs de taxis moto en période électorale. L’objectif est deprésenter les résultats de l’enquête de perception, la cartographie mais aussi les focus groupes surtout les problèmes soulevés par les personnes interviewées afin que ces problèmes soient priorisés et que des approches de solution soient trouvées. C’est le premier aspect des foras communautaires. Le second aspect, c’est la discussion autour de la mise en place des cadres de concertation. Donc on va mettre 6 cadres de concertation dans les 6 communes couvertes par le projet notamment les 5 de Conakry et la commune urbaine de N’Zérékoré.
A quoi vont servir ces cadres de concertation?
Les cadres de concertation sont des espaces de discussion et de dialogue entre toutes les parties prenantes du projet : les jeunes conducteurs, les syndicats, les agents de la routière, les partis politiques, la société civile et les femmes leaders afin que les problèmes soulevés par les uns et les autres fassent l’objet de discussion et que ces problèmes soient remontés aux différentes entités concernées.
Les travaux de groupes étaient axés sur quoi ?
Pendant ce forum, les participants ont travaillé sur la composition du cadre, le nombre de représentant par cadre et les attributions et la mission qui va être donnée à ces cadres qui vont être mis en place.
Comment se sont déroulées les discussions sur les résultats de l’étude de perception réalisée sur le secteur des taxi-moto?
La présentation des résultats a suscité beaucoup de discussions. Les jeunes conducteurs et syndicats se plaignent de l’agissement de certains agents de la police routière et les agents aussi se plaignent des agissements des jeunes conducteurs. Mais il y a aussi l’implication des partis politiques dans l’instrumentalisation des jeunes conducteurs qui a été soulevé par ces jeunes. Pour eux, cela constitue un problème. Ils ont demandé que les partis politiques soient sensibilisés afin qu’ils arrêtent de les utiliser dans leurs activités politiques.
Quel est le bilan de ces deux journées ?
Les foras ont suscité beaucoup d’intérêt dans les 5 communes. Cela s’explique par la qualité des débats soulevés lors de ces foras mais aussi par la participation des différents acteurs. Cela démontre l’intérêt que cette thématique ou ce projet a pour les parties prenantes. Donc On peut dire que cela c’est bien passé les résultats escomptés sont atteints par ce que tous les participants ou la plupart ont répondu présents.
Nous sommes en période électorale, Y a-t-il d’autres activités de prévues dans le projet pour mettre les taxis-motos à l’abri de violence liée aux élections?
En fait il y a beaucoup d’activités qui sont en cours. C’est un projet qui est piloté par trois agences du système des Nations Unis (UNFPA, OIM et le PNUD). Au moment où on tient ces foras, il y a le plaidoyer et des activités de sensibilisation qui sont organisés par le PNUD et l’OIM. Le PBF entendez le Fonds des Nations Unis pour la Consolidation de la Paix qui a financé le projet et a insisté sur le fait qu’on doit mettre un accent particulier sur la communication en cette période sensible.
Quelles sont les prochaines étapes ?
A l’issue de ces foras nous l’équipe projet allons faire la synthèse des recommandations non seulement sur les problèmes ais aussi sur la constitution des cadres. A l’issue de cela, on enverra le document final aux différents acteurs avec une demande expresse qu’ils désignent leurs représentant au sein du cadre. Puis nous allons programmer la première réunion de tous les cadres pour présenter le document et pour finir nous les présenterons aux communes. Cela permettra à la commune de s’approprier et que les cadres puissent exister même après le projet.
Propos recueillis par Hadiatou Yaya Sall