Le bureau Guinée du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) a procédé ce lundi 25 août 2020 à la remise d’un important don au gouvernement à travers le Ministère des Droits et de l’Autonomisation des Femmes. Composé de matériels, outils et consommables de couture, coiffure, agriculture et d’informatique, ce don vise à renforcer l’autonomie financière et professionnelle des femmes face à l’impact de la COVID 19.
C’est un don qui va contribuer à atténuer l’impact négatif de la maladie à Conora virus sur les femmes et filles. Il est destiné spécifiquement à 100 groupements de 1000 femmes des régions de Kindia et Mamou, 180 jeunes filles diplômées en couture et coiffure dans les centres d’autonomisation féminine (CAF) de Mamou et au fonctionnement des CAF de Dubréka et Mamou. Vingt six (26) services intégrés de prise en charge médicale, juridique des violences basées sur le genre y compris la médecine légale, l’OPROGEM et la gendarmerie à travers la Brigade Spéciale de Protection des Personnes Vulnérables (BSPPV) seront aussi dotés en matériels informatiques et autres équipements pour leur bon fonctionnement.
Ce don estimé à trois milliards vingt-cinq millions trois cent quarante-quatre mille cinq cents francs guinéens (3 025 344 500 GNF) est composé de kits de saponification, teinture, coiffure, couture, de transformation agroalimentaire, informatiques, matériels et intrants agricoles et des Groupes électrogènes. « Nous voulons soulager les braves femmes de la Guinée. Leur autonomisation peut conduire ce pays vers de meilleurs jours. C’est pourquoi nous tenons à ce que tous ces matériels donnés par UNFPA arrivent dans les mains des bénéficiaires qui sont les femmes » a plaidé Hawa Béavogui, Ministre des Droits et de l’Autonomisation des Femmes dans son discours de circonstance. Ce don vient en effet, en appui au plan de riposte du Ministère des Droits et des l’Autonomisation des Femmes en faveur des femmes et filles qui restent les couches les plus impactées par la COVID 19.
Considérées comme une couche vulnérable, les femmes et les filles sont durement touchées par la pandémie de COVID 19. Un récent rapport de l’UNFPA portant sur l’Etat de la Population mondiale indiquait que les inégalités peuvent être plus accrues et exacerbées par la COVID 19. Ce même rapport souligne que 31 millions de cas supplémentaires de violence basée sur le genre seraient à prévoir. Déjà en Guinée, les activités économiques des femmes sont fortement affectées par la maladie. Les cas de violence basée sur le genre comme le viol sur mineur, sont couramment dénoncés dans les médias et les services de prise en charge. D’autres études soulignent aujourd’hui l’urgence d’investir davantage dans la promotion des droits des femmes notamment en cette période de crise sanitaire.
Citant le rapport intitulé « COVID-19 et ses enjeux en matière des droits de l’homme en Guinée », la Représentante Guinée de l’UNFPA, Barbara Sow, a indiqué que la crise sanitaire actuelle affecte les autres secteurs et les autres droits des femmes et filles. C’est pourquoi les actions de riposte en cours doivent être sensibles aux droits humains d’une part, et sensibles au genre d’autre part.
L’autonomisation des femmes et filles demeure un pan important dans le processus de construction d’une société plus égalitaire. Plus les femmes sont autonomes, mieux elles peuvent être présentes dans les instances de décision et mieux elles peuvent faire des choix librement pour elles-mêmes.
Selon toujours Barbara Sow, « l’autonomisation socioéconomique des femmes doit être considérée comme un droit pour lequel nous déployons tous, les énergies nécessaires afin d’accélérer un développement plus égalitaire ».
Un point de vue que partage Hawa Béavogui, Ministre des Droits et de l’Autonomisation des Femmes.
« Notre engagement pour l’’autonomisation des femmes est de démontrer que c’est un droit et c’est un facteur déterminant pour l’égalité et le développement » a affirmé Hawa Béavogui après avoir procédé à la remise symbolique d’un échantillon des matériels aux bénéficiaires.
Tout cela démontre que l’autonomisation des femmes ne doit plus être un discours mais doit devenir un droit pour lequel chaque acteur de la société travaille. Cela peut aider à la lutte contre les inégalités de genre.