Décrétée le 19 décembre 2011 par l’assemblée générale des Nations Unies, La journée internationale de la jeune fille est célébrée par les filles et femmes du monde entier pour interpeller les décideurs sur les maux dont les filles sont victimes. A Kankan le service de l’Action Sociale et de la Promotion Féminine et les jeunes leaders ont marqué cette journée par de forts plaidoyers.
Depuis son adoption chaque 11 octobre, les jeunes filles et le service de l’Action Sociale et de la Promotion Féminine de Kankan célèbrent cette journée internationale pour dénoncer les violences dont sont victimes les jeunes filles. Aminata Bérété Directrice Préfectorale de l’Action Sociale de Kankan indique que « cette journée est décrétée afin de reconnaître les droits des jeunes filles et les obstacles particuliers auxquels elles sont confrontées dans le monde en général et particulièrement en Guinée ». Les filles sont en effet confrontées à de nombreux défis dans le pays notamment les violences basées sur le genre dont les mutilations génitales féminines et le viol. Pour Aminata Bérété, « la journée internationale de la jeune fille met l’accent sur la nécessité de relever ces défis ».
Selon l’Office National pour la Protection du Genre et des Mœurs (OPROGEM), La Guinée a enregistré en 2019, 393 cas de viol dont 294 victimes étaient des filles de moins de 18 ans contre 99 filles de plus de 18 ans. Une situation que déplore Fanta Camara, Présidente Régionale du Club des Jeunes Filles Leader de Kankan. « Les maux dont nous sommes victimes qui sont récents dans la ville de Kankan sont des violences basées sur le genre, surtout le viol sur mineur ». En effet, en l’espace d’une semaine, deux cas de viols sur mineurs ont été enregistré dans la ville de Kankan. Des cas qui interpellent sur cette pratique qui constitue un danger pour les victimes et leurs familles. « Nous souffrons beaucoup par rapport à ce fléau qui met notre avenir en danger, nous ne nous sentons vraiment pas en sécurité dans la ville » affirme Fanta Camara. Poursuivant son intervention, elle touche du doigt un autre problème pour lequel les autorités peines à trouver des solutions durables.« En plus des cas de viols, il y a une autre chose qui nous fait encore plus mal, c’est le fait que nos parents nous donnent non seulement en mariage précoce mais en plus forcé ».
En Guinée, le mariage d’enfants constitue une préoccupation majeure au regard de son impact négatif sur les droits et le bien-être de l’enfant. Selon les données de l’Enquête Démographique de Santé de 2018, le taux de prévalence du mariage d’enfants en Guinée s’élève à plus de 46%.
A signaler que la célébration de la journée internationale de la jeune fille est placée cette année sous le thème « Génération numérique, notre génération ».
Mamadi Kaba