La séance de sensibilisation a eu lieu au centre d’autonomisation des Femmes de Boké. Elle a été initiée par un groupe de femmes, constitué lors d’un atelier organisé en juillet 2020 par l’Association des Femmes Journalistes de Guinée. Au cœur des échanges, le partage d’information sur la gratuité de certains soins de santé dans les structures sanitaires de la région.
Elles étaient 48 filles et femmes âgées de 18 à 48 ans venues des ateliers de couture, de broderie, et de salons de coiffure de la commune urbaine de Boké. Ces femmes et filles ont été informés sur la gratuité de plusieurs services de santé. En effet, certaines pathologies sont prises en charge par le gouvernement ou les partenaires au développement. Les soins ou services de santé concernés sont le paludisme simple, le VIH.SIDA, la tuberculose, l’accouchement par césarienne et la consultation prénatale…
Cette sensibilisation fait suite à un atelier organisé par l’Association des Femmes Journalistes de Guinée (AFJ-Guinée) autour de l’amélioration de l’accès des Femmes aux soins de santé dans la région de Boké et Kindia au mois de juillet dernier. Au cours de cet atelier, les élus locaux ont été outillé sur l’urgence de fournir aux population les tarifs réels de soins administrés dans les structures sanitaires. Parallèlement, la nécessité de communiquer aux femmes et filles les services gratuits dans les structures sanitaires a été relevé au cours de cet atelier de l’AFJ-Guinée.
« Nous avons suivi un atelier autour de l’amélioration de l’accès des femmes aux soins de santé dans la région de Boké avec l’Association des Femmes Journalistes de Guinée. C’est dans ce cadre que nous avons mobilisé ces filles et femmes pour leur expliquer l’importance de se rendre dans les structures de santé » a indiqué la 4ième Vice-Maire de la Commune urbaine de Boké et Cheffe du groupe des sensibilisateurs. Poursuivant, Madame la Vice-Maire.
L’accès des femmes aux soins de santé de façon sécurisé et sans contrainte reste un défi majeur en Guinée. De nombreux facteurs limitent en effet, l’accès des femmes aux soins de santé. Ces facteurs sont d’ordre économique en général. Selon une étude réalisée par AFJ-Guinée en 2019, Environ 59,0% des répondants affirment qu’aucun service de santé n’est gratuit lors de la consultation dans une structure de soins. Pourtant de nombreux services sont subventionnés par l’Etat et les partenaires. La même étude souligne que les raisons qui empêcheraient les femmes de faire recours aux structures de santé à temps, étaient le manque des moyens financiers dans 70% des cas. « Très souvent ces femmes paient même pour les traitements gratuits dans les centres de santé », indique une des participantes à cette activité de sensibilisation.
Pour justement aider les femmes à mieux connaître les traitements gratuits et ceux qui ne le sont pas, l’équipe de sensibilisation de la mairie a énuméré certaines maladies dont le traitement est gratuit. « Nous avons demandé à ces femmes d’être des messagers auprès des autres femmes. Il ne faudrait pas qu’elles restent à la maison sans aller à l’hôpital à cause de l’argent alors que la prise en charge de ces maladies est gratuite » a expliqué la 4ième Vice-Maire de la commune urbaine de Boké.
Hawa Kaba est participante à la rencontre. Elle est satisfaite d’avoir appris beaucoup de chose à travers cette initiative. « Ils nous ont conseillé d’aller à l’hôpital pour se faire consulter. On nous a expliqué par exemple que la césarienne est gratuite. De même que le VIH. Nous, on ne savait pas que cela est gratuit dans les hôpitaux et on continuait de payer pour ça et certaines femmes ne partent même pas à l’hôpital parce que le coût financier est élevé », témoigne Hawa Kaba, scandalisée par le fait qu’elle a dû payer à plusieurs reprises pour des soins qui étaient gratuits. « Désormais nous avons compris qu’il faut aller à l’hôpital et nous savons que le traitement de certaines maladies est gratuit donc on pourra mieux se défendre à travers des arguments solides pour profiter de cette gratuité » a – t – elle déclaré l’air confiant.
Pour aider d’avantage les femmes à connaître leurs droits en matière de santé et faciliter leur accès aux soins, l’AFJ-Guinée compte multiplier ce type d’activité dans les régions de Conakry et Kindia.
Abdoul Diallo correspondant de www.maranathainfo.com à Boké
