La coalition des femmes de Guinée pour la paix a organisé ce lundi 10 mai au lycée du 28 septembre une journée de sensibilisation. Objectif, informer les jeunes filles et garçons sur les risques liés aux violences basées sur le genre (VBG) et au non-respect de l’hygiène intime dans le contexte de COVID-19.
Il est 10h, nous sommes dans la commune de Kaloum plus précisément au lycée 28 Septembre. Ce matin, collégiens et lycéens sont venus en grand nombre malgré la journée fériée pour prendre part à la journée de sensibilisation sur les VBG et l’hygiène intime dans le contexte de COVID-19. Présentes à la cérémonie d’ouverture,Hadja Illiasou Diallo, membre et porte-parole de la coalition a déclaré : « nous voulons que cette session soit une forme de journée portes ouvertes vers le lycée pour échanger des expériences avec la coalition. Nous devons donc agir vite pour changer les mentalités et modifier la tendance. Votre contribution par rapport à la veille contre la violence est attendue pour servir de moteur le développement socio-économique au sein de nos communautés »
Les violences basées sur le genre sont des violences dirigées spécifiquement contre un homme ou une femme en raison de son genre. Mais généralement, compte tenu des normes sociales, ce sont les femmes et filles qui sont principalement victimes de violences basées sur le genre. Ces violences peuvent être d’ordre Physique, psychologique, sexuel, économique, institutionnel et traditionnel. Comment reconnaitre ces formes de violence? Que faut-il faire lorsqu’on est confronté à ce genre de violences ? Les membres de la coalition ont apporté des réponses aux élèves sur ces interrogations qu’ils peuvent avoir s’ils sont témoins ou victimes de violences basées sur le genre. Des informations qui sont d’une grande importance pour la jeunesse.
« Les VBG sont un fléau en Guinée. Il est donc important de préparer les générations futures. Aujourd’hui on parle de génération égalité et les élèves à qui on s’adresse, font partie de cette génération dont on rêve. Une génération qui fera justement la promotion de cette égalité. En milieu scolaire déjà il y a des pratiques qui sont déplorables et c’est là que l’on l’apprend, donc le fait de leur apprendre à comprendre les VBG et de les sensibiliser à essayer d’être de meilleurs citoyens, de meilleurs maris et meilleurs frères est extrêmement important si on veut que la génération égalité soit une réalité.» a déclaré Fatou Hann directrice exécutive de l’ONG WAfrica et membre de la Coalition.
Cette journée de sensibilisation s’inscrit dans le cadre d’une série de campagne de sensibilisation sur financement de la CENI (Commission Electoral National Indépendante) entamées durant les dernières élections présidentielles en Guinée. En plus des VBG, les élèves du lycée 28 Sept ont également été sensibilisés sur l’hygiène intime. Pour le docteur André Toupou spécialiste en santé de la reproduction, l’hygiène intime ne concerne pas que les filles. « Généralement, quand on parle d’hygiène intime, on pense aux filles pourtant elles ne sont pas les seules concernées. Les garçons aussi doivent prendre soin de leur hygiène intime tel que changer régulièrement de sous-vêtements ». Plus loin il revient sur les règles d’hygiène intime. « Tout d’abord il faut couper les ongles, les tenir en bon état, veiller à ce l’eau utilisé soit potable, éviter les vêtements séré et prioriser les dessous en coton, trouver une serviette de bain uniquement pour les parties intimes ».
A la fin de la séance de sensibilisation des lots de serviette hygiénique, masques et préservatifs ont été distribué aux élèves qui ont apprécié les échanges avec les facilitateurs et se sont engagés à restituer à leurs amis. Djenabou Dieng élève au lycée témoigne : « personnellement l’activité s’est bien passée et ça nous permettra à nous les jeunes filles de nous défendre et protéger tout en comptant sur certaines organisations tel que l’OPROGEME. Et en tant que jeune fille instruite cette séance me permettra de sensibiliser à mon tour les parents pour qu’ils laissent leurs filles s’exprimer et se protéger comme il le faut ». Les participantes ont émis le souhait d’avoir une autres séance de sensibilisation mais cette fois axée sur le cancer du col de l’utérus et du sein. A signaler que la coalition des femmes de Guinée pour la paix a vu le jour à la veille du referendum et regroupe en son sein une vingtaine d’association féminine.
Hadiatou Yaya SALL