L’Association des Femmes Journalistes de Guinée (AFJ-Guinée), en partenariat avec l’UNESCO a organisé ce 3 mai une cérémonie de remise du prix Yaguine et Fodé, qui distingue les meilleures productions journalistiques sur les questions de migration. Nènè Haoulatou Sow (radio), Mamadou Kaly Sow (TV) et Mamadou Alimou Diop (presse en ligne) et Rabiatou Diallo (blog) sont les lauréats de la deuxième édition de ce concours. Ils ont reçu leur prix à Conakry, dans la salle de conférence de la maison de la presse de Kipé. Chacun d’eux est reparti avec un ordinateur portable et un enregistreur numérique.
Initié il y a trois ans, le prix Yaguine et Fodé est un concours qui interpelle les journalistes à s’intéresser au flux migratoire en vue de mieux informer la population sur les dangers de la migration irrégulière. Selon l’organisation internationale pour les Migrations (OIM), la Guinée est classée deuxième pays subsaharien pourvoyeur de migrants irréguliers sur les côtes occidentales avec environ 2.411 guinéens arrivés sur le sol italien en 2019 contre 7.121 en 2018 et 13.839 en 2017.
Présente à la cérémonie de remise, Kadiatou Touré vice-présidente de l’AFJ-Guinée est revenue sur les thématiques du concours, « cette compétition a suscité beaucoup d’engouement chez nos confrères. Toute chose qui dénote que le phénomène de la migration irrégulière nous interpelle tous. Ce concours dénommé ‘’PRIX YAGUINE ET FODE’’ a mis l’accent cette année sur les thématiques spécifiques à savoir : l’Impact de la COVID 19 sur la Migration, les voix légale de Migration et la traite des êtres humains. Et Vu le niveau hautement appréciable des productions reçus, nous dirons que l’objectif du concours a été atteint ».
Le prix Yaguine et Fadé est l’une des activités issu du projet« Autonomisation des jeunes en Afrique à travers les Médias et la communication », soutenu par le Ministère italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Il concerne 8 pays d’Afrique à savoir le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Guinée-Conakry, le Mali, le Niger, le Nigeria et le Sénégal. Elle fait suite à la faible capacité des medias à couvrir les sujets de migration, à l’inexactitude de certains contenus ou la faible couverture de questions migratoires. « Nous avons reçu au total 19 productions soient 10 en presse en ligne dont 4 Blogueurs, 7 en radio et 2 en télés. Ils étaient d’un niveau appréciable mais force est de reconnaitre qu’il y a encore beaucoup à faire. L’équipe du jury a constaté que les candidats avaient du mal avec la notion d’angle. Certains ont développé deux, parfois trois angles dans une même production. Nous avons également déploré le fait qu’il n’y ait pas eu de candidat pour la catégorie presse écrite ce qui nous poussé à décerner un prix pour la catégorie bloggeur » a déclaré Hadiatou Yaya Sall coordinatrice projet de l’AFJ-Guinée et membre du jury.
D’autres insuffisances dans les critères d’éligibilité ont aussi été mises en exergue par les membres du jury. « Etant donné que les œuvres en compétition se présentaient sous différentes formes à savoir : reportage, interview, émission et magazine, le jury a déploré le fait que l’Association des Femmes Journalistes de Guinée et ses partenaires n’aient pas défini un genre journalistique pour tous les postulant et de limite de temps ou de mots. Néanmoins, le jury a pu dégager 5 critères de sélection qui sont la Conformité au thème, la Clarté et la précision, l’Originalité du sujet, l’Originalité de l’angle et Style journalistique » a déclaré Malick Diakité correspondant de France 24 et membre du jury.
A préciser que les membres du jury ont fait des recommandations pour les prochaines Editions. Ils demandant à ce que l’Association des Femmes Journalistes de Guinée et ses partenaires, améliorent le règlement du concours avec plus de précision.
MAK