Depuis près d’une semaine, le village de Kpagalaye, dans la sous – préfecture de Soulouta, dans la région de N’zérékoré, est inaccessible à toutes les équipes de riposte à Ebola. Dans cette localité en proie à une psychose totale due à la peur de la maladie à virus Ébola, des femmes, anciennes du village, bloquent tout accès à travers des rituels. Le village a déjà enregistré un cas de malade confirmé au virus Ébola qui est en cavale depuis le jeudi 1er avril 2021.
Torses nues et bandées de foulards rouges, c’est ainsi que des femmes, anciennes du village de Kpagalaye, se tiennent devant les différentes entrées de leur localité. Ceci est un signe de protestation à toute entrée des équipes de riposte dans la zone. Pendant que ces femmes, appelées communément dans la communauté, ‘‘Zowo’’ refusent l’accès au village pour l’aide humanitaire, de nombreux contacts à haut risque ne sont pas suivis et des décès communautaires sont gérés sans protection pour prévenir une propagation de la maladie.
Selon la Directrice Préfectorale de la Santé de la N’zérékoré, les villageois ne croient pas à la maladie et pensent que les équipes de la riposte pourraient leur porter préjudice. Par ailleurs, une équipe des ressortissants qui avaient fait une médiation auprès de la communauté, a rapporté aux équipes de la riposte que les femmes ne comprennent pas comment Ebola est survenu dans leur village.
En réunion de la coordination régionale de riposte ce mercredi matin, il a été décidé que tout soit mis en œuvre pour parvenir à un accord avec les villageois pour que les nombreux contacts qui ne sont pas suivis et éventuellement certains qui auraient développés la maladie soient pris en charge à temps. Pour ce mercredi, trois actions sont attendues pour lever cette réticence notamment une rencontre avec les femmes ‘‘Zowo’’, une démarche des religieux chrétiens de la zone et une rencontre en direction des sous – préfets. Toutes ces rencontres visent à lever la réticence.
Mais le temps étant compté dans le cadre de la riposte à Ebola, cette réticence pourrait donner lieu à une régionalisation de la maladie.
Par ailleurs, il a été rapporté aux autorités locales que de nombreux ressortissants du village auraient quitté ce village pour d’autres villages. Une situation qui pourrait contribuer à la propagation de l’épidémie d’Ebola.