Après la préfecture de Kindia, c’est au tour de celle de Mamou d’accueillir la mission de plaidoyer venant de Conakry. Composée du ministère de la santé, du ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation, de l’UNFPA et du président de l’association nationale des communes de Guinée, cette mission avait pour objectif de faire un plaidoyer auprès des autorités communale et préfectorale pour leurs engagements pour la mobilisation des ressources domestiques en faveur de la Planification Familiale (PF).
La Guinée fait partie des 9 pays de la zone d’Afrique de l’ouest et du sahel à s’engager pour la décennie 2021-2030 à accroître substantiellement l’accès aux services de planification familiale (PF) en consacrant une part importante du budget de l’État pour l’acquisition des produits et intrants de PF et à accompagner le développement de ces services dans notre pays. C’est dans ce cadre que la commune Urbaine de Mamou a accueilli ces 26 et 27 juillet 2023 une mission de plaidoyer pour l’engagement des collectivités locales pour la mobilisation des ressources endogènes qui est de 2% en faveur de la planification familiale.
Mamou communément appelé ville Carrefour a enregistré 4262 nouvelles utilisatrices de méthodes de Planification Familiale et la commune rurale de Tolo située à 23 km de Mamou a quant à elle enregistré 260 au compte de l’année 2022. Des chiffres que la cheffe section de la promotion de la planification familiale au ministère de la santé estime peu par rapport à la population de ces collectivités. Toute de même selon docteur Aminatou Diallo, ces chiffres contribueront à augmenter le taux de prévalence contraceptive « Des efforts restent à fournir, parce que si on tient compte de la population de Mamou par rapport aux nombres des nouvelles utilisatrices enregistré, vous verrez qu’il y’a vraiment du boulot. Il faut vraiment travailler pour enregistrer des nouvelles utilisatrices afin de sauver des vies et aussi atteindre l’objectif » précise-t-elle
Satisfaits des échanges avec la délégation, les maires de ces deux localités rassurent fermement d’intensifier les sensibilisations auprès de la population pour aider l’Etat guinéen à honorer son engagement vis-à-vis du partenariat de Ouagadougou. « Nous allons intensifier la sensibilisation à tous les niveaux tout en impliquant les religieux pour amener la population à accepter la planification familiale »a déclaré Elhadj Thierno Madiou Diallo Maire de la commune rurale de Tolo. Concernant la mobilisation des 2%, il promet d’en parler lors de la 3ème session du conseil communal. « Je rassure que tous les conseillers vont accepter qu’on inscrivent dans notre budget les 2% » a garantit le maire tout en formulant des recommandations à l’endroit de l’État pour rehausser le faible taux de la Planification Familiale « nous demandons à l’Etat de nous aider à mobiliser les ressources nécessaires pour financer la planification familiale. Le reste, nous allons nous battre pour que le message passe et qu’il soit accepté » promet -il.
Du côté du Partenaire technique et Financier (PTF) UNFPA, Afiwa Mata Ahouadjogbé, la chargée de la communication de l’institution en Guinée dit avoir bonne espoir après les entretiens entre la délégation et les élus locaux de toutes les communes qu’elle a traversé « les élus locaux que nous avons rencontré, ont promis qu’à leurs prochaines sessions ordinaires, on aura le résultat attendu. Ce pourcentage va être acté et endossé par chaque commune ». Plus loin dans son intervention elle précise « mais à Mamou ça sera un peu difficile parce que la délégation spéciale à des compétences bien définis par la loi, un peu limitées, donc elle ne peut pas prendre jusqu’à un certain niveau de décision. Par contre nous avons trouvé un maire très ouvert à la question de la planification familiale. Bien que la délégation spéciale ne pourra pas acter ou endosser cet engagement par rapport aux 2% du budget communal, je suis convaincu que le maire étant déjà un ambassadeur de la planification familiale trouvera des méthodes et des stratégies innovantes pour mobiliser les ressources en faveur de la planification familiale. » espère-t-elle.
A rappeler que selon l’EDS de 2018, La Guinée enregistre par an 550 Décès maternel pour 100 000 naissances vivantes avec un taux de 22% de femmes en union qui ont des besoins non satisfaits en matière de Planification Familiale