La journée internationale de la jeune fille commémorée habituellement le 11 octobre de chaque année a été célébrée en différé ce 28 octobre 2022 à l’hôtel riviera. Décrétée le 19 décembre 2011 par l’assemblée générale des Nations Unies, La journée internationale de la jeune fille est célébrée par les filles et femmes du monde entier pour interpeller les décideurs sur les maux dont les filles sont victimes.
Placé sous haut patronnage du Gouvernement de la Transition, cette journée est célébrée cette année sous le thème : ‘’Notre temps c’est maintenant, nos droits, notre avenir.’’ Une journée marquée par plusieurs discours dont celui de Roger Kassi Klonnon, Secrétaire Général représentant la Ministre de la Promotion Féminine, de L’Enfance et des Personnes Vulnérables. Pour lui, la célébration de cette journée est une façon d’attirer l’attention des décideurs sur l’avenir des filles ‘’ la journée de la fille constitue donc une occasion d’interpeller les institutions étatiques, les organisations non gouvernementales, les partenaires au développement à s’investir davantage pour assurer un avenir meilleur aux filles ‘’. Poursuivant son intervention, il a tenu a rappelé ceci ‘’conformément aux engagements relatifs à la résolution 66/170 de l’assemblée générale des nations unies en 2011, la république de Guinée s’est inscrite dans les idéaux promus par la journée internationale de la fille à travers des initiatives en termes d’adoption ou de révision des lois, des politiques, des stratégies ainsi que les développements de programmes et de projets spécifiques aux femmes et aux filles.’’ C’est dans ce cadre, précise-t-il, que 20 centres d’autonomisation ont bénéficié d’équipements et de matériels informatiques en vue de la formation de 5000 filles et femmes.”
En 2021, le gouvernement a adopté des actes d’engagement en faveur de la protection des enfants, la mise en œuvre des programmes et de projets communautaires pour l’abandon des Mutilations Génitales Féminine (MGF) et les mariages d’enfants. Des efforts de synergies d’actions pour une réponse positive aux questions de Violences Basées sur le Genre (VBG) ont été également entrepris. Présent à cette commémoration, le Ministre des affaires étrangères s’adressant aux filles, a insisté sur le fait que ce combat ne peut être gagné que par, elles, Docteur Mory Sangaré, « chères filles vous ne sortirez de cela que par vous-même. Nous devons être pour vous que des recours.” A titre d’exemple, il raconte cette anecdote “lorsque j’ai reçu le prix Nelson Mandela, un journaliste de la BBC m’a posé la question à savoir qu’est ce qui a été accompli dans mon pays et je lui ai répondu que des jeunes filles se sont organisées et ont empêché leurs camarades d’être soumises aux MGF.”
Selon le rapport de la société civile qui date du 3ème cycle de l’EPU de 2019, la prévalence de l’excision est de 97%, celle du mariage des enfants 34,8% et celle des Violences Basées sur le Genre 92%. A ce jour aucune statistique sur les viols n’est disponible. Aïssatou Diallo est membre du club des jeunes filles, elle revient sur l’urgence de prendre des actions et sur la signification du thème de cette journée. “ Ce thème explique en une phrase tout ce qu’il faut pour améliorer notre situation. Cela se traduit par le fait que les filles sont décidées à être elles même des actrices de changement de leurs conditions très peu favorables à leur épanouissement.’’
‘’Nous demandons en cette journée la mise en place d’un centre d’accueil intégré pour les filles, l’effectivité de la prise en charge des victimes de VBG, La promotion et la vulgarisation des textes de lois, la prise en compte des initiatives des jeunes filles dans les programmes sectoriels. Au nom de toutes les jeunes filles de Guinée, nous vous disons merci.”
Docteur Olga Sankaran, Représentante du Fond des Nations Unies pour la Population (UNFPA) qui a représenté le Système des Nations Unies en Guinée a insisté sur l’autonomisation et l’implication des jeunes. “ je voudrai citer le secrétaire général des Nations unies qui dit qu’aujourd’hui plus que jamais nous devons renouveler notre engagement à travailler ensemble pour que les jeunes filles jouissent de leurs droits et les exercent et qu’elles puissent jouer dans leurs communautés, dans leurs sociétés un rôle à part entier en toute légalité. Investir dans les jeunes filles c’est investir dans notre avenir commun”.
Quant au directeur pays de plan international guinée, présent à cette cérémonie, il affirme qu’il faut créer un cadre idéal pour que les jeunes filles participent aux prises de décisions. Medart Winsani : “en effet le thème choisi pour cette célébration nous interpelle davantage à œuvrer pour l’institutionnalisation et sur la participation significative des filles dans l’adoption des politiques, des stratégies et des cadres de travail dotés de toutes les ressources nécessaires.”
La commémoration de la journée internationale de la jeune fille s’est terminée par la remise d’un rapport sur la participation des filles à la vie politique par le Directeur pays de Plan International Guinée à la Ministre de la Promotion Féminine de l’Enfance et des Personnes Vulnérables. Une remise qui a été suivie par la prestation artistique de jeunes slammeuses.
O.K
