Lancement ce jeudi 24 mars 2022 du 1er congrès international de la société guinéenne de la médecine légale et de santé au travail. Objectif, partage d’expérience et échange sur le phénomène des violences sexuelles, permettre aux magistrats de mieux s’approprier des lois en la matière. Cette grande rencontre scientifique se déroule sur deux jours, du 24 au 25 Mars 2022 à Conakry en présence de participants et étrangers venus de l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Ce tout premier congrès international sur la médecine légale et de santé est organisé par le Professeur Hassan Bah, Président de la société guinéenne de médecine légale et santé au travail. Dans son allocution de circonstance, le Professeur Hassan est revenu sur certains chiffres qui justifient l’organisation de ce congrès. Le congrès est axé sur trois thématiques dont les violences sexuelles. « La dernière étude réalisée par l’UNFPA en 2019 montre que 80% des femmes sont victimes de violence conjugale en Guinée, les agressions sexuelles ne sont pas en reste et représentent plus de 30% de consultation de victimologie en médecine légale et 70% de ces victimes ont moins de 12 ans » a-t-il déclaré en précisant que « l’âge pré-pubère de ces enfants les exposent à des complications anatomiques telles que des déchirures et quelques fois des perforations recto-vaginales, mais aussi infectieuses bactériennes et virales y compris le VIH ».
Les deux autres thématiques du congrès portent sur la problématique de la prévention des risques professionnels en milieu de travail et le COVID-19 en milieu de travail. Deux sujets qui permettront aux participants d’aborder les enjeux liés à la santé et à la sécurité au travail.
Pour sa part, le Représentant du Ministre de la Santé à cette rencontre, le Dr Mohamed Lamine Yansané a félicité les organisateurs pour cette première dans le pays. Il a émis le souhait que les échanges : « permettent de mettre en place une bonne politique de prévention des agressions sexuelles et des risque professionnels en milieu de travail ».
Il a, dans le souci de voir le partenariat s’affermir entre les experts africains, encourager les professeurs d’université à « entretenir une collaboration sud-sud pour un meilleur renforcement de capacités au bénéfice des population ».
Parlant du bien être des population, Manengu Casimir, Représentant le Coordinateur Résident du Système des Nations Unies en Guinée a rappelé que « la santé est aussi un état de bien-être complet physique, mental, social et ne consiste pas seulement en l’absence de maladie ou d’infirmité ». Plus loin, il touche du doigt le troisième axe de ce congrès à savoir la COVID-19. « La pandémie de COVID 19 dans laquelle les sociétés se relèvent progressivement, nous a amené à mettre à jours la pertinence de définition holistique de la santé et met un accent particulier sur fait que l’atteinte d’un meilleur état de santé pour chaque etre humain constitue un des droits fondamentaux ». Le droit à la santé est un droit fondamental, il ne peut pas être laissé de côté, c’est pourquoi les Nations Unies à travers trois de ses agences à savoir UNFPA, ONU Droits de l’Homme et OMS ont appuyé cette activité. « Quel que soit la race, la religion, les opinons politiques, la santé de tous les peuples est une condition fondamentale dans de la paix, de la sécurité sur le plan mondiale… » a conclu le DocteurManengu Casimir.
Cette rencontre scientifique a connu la présence des médecins, des magistrats, des officiers de la police judiciaire, des enseignants de rang magistral des pays de la sous-région et aussi des experts de la France venus de l’université de Montpellier. Procédant au lancement des travaux du congrès, le Docteur Dansa Kourouma, Président du Conseil National de la Transition (CNT), Représentant le Président de la transition, a fait cette annonce « Le professeur Hassan a fait le plaidoyer pour la création de l’institut médico-légale je vous annonce cette promesse sera une réalité pendant cette transition ».
Hadiatou Yaya SALL