Permettre aux femmes de faire les quatre (4) Consultations prénatales (CPN) et accoucher dans de bonnes conditions sans contracter la COVID 19, c’est l’objectif visé par le gouvernement guinéen à travers le projet conjoint UNFPA-TAKEDA. Une initiative qui vise à assurer la continuité des services SONU/SR pendant Covid-19 à Conakry.
Il est 10h, nous sommes au Centre Médical Communal (CMC) de Coleah. Ici, une jeune femme et son frère se sont vus refuser l’accès au centre. Etonnée elle demande des explications ? L’agent de santé lui indique que sans masque de protection, pas d’accès. En cette période de COVID-19, le lavage des mains, le port du masque et la vérification de la température sont des mesures barrières qui conditionnent l’accès aux structures sanitaires bénéficiaires du projet conjoint UNFPA-Takeda. Nos deux amis ont mis leurs masques et ont pu accéder au CMC après que le portier ait pris leur température et qu’ils se soient lavés les mains au savon. Un rituel que toute personne qui vient au CMC doit forcément respecter pour prévenir la COVID 19.
Après avoir rempli toutes ces conditions, nous nous sommes dirigées vers le service de la maternité. Sur place, nous y rencontrons Tiranké Kaba, Sage-femme au compte du projet conjoint UNFPA – TAKEDA. « Vous pouvez constater juste à la rentrée, il y a un Kit de lavage des mains, ensuite le port des bavettes est obligatoire. Et au niveau de la CPN, quand on venait avant, les patientes y étaient reçues en grand nombre dans la salle d’attente. Maintenant quand vous venez il y a de la place et il y a une distance bien déterminée entre elles. Puis, on les fait entrer une à une pour la CPN » raconte t – elle tout en nous présentant la salle où quelques femmes sont déjà présentes, attendant d’être admises en salle de consultation pour la CPN. « La différence entre avant et maintenant c’est qu’il y a plus de protection, le respect des mesures barrières »nous indique t – elle avec un regard rassuré.
A l’intérieur de la salle de consultation prénatale, Tiranké échange avec Kadiatou Camara, venue pour son contrôle.«C’est ma troisième CPN. Tout se passe bien et je n’ai pas peur du COVID, car les sages-femmes m’ont expliqué que tout a été mise en place par l’Etat pour me protéger sans oublier que je connais déjà les mesures de prévention»témoignage Kadiatou Camara.
Financé par la firme pharmaceutique japonaise Takeda à hauteur de 1 500 000 Dollar américains, ce projet a permis la formation des sages-femmes. Au cours des formations, il a été fortement recommandé l’utilisation des stratégies avancées et la sensibilisation pour encourager les femmes à utiliser les services des maternités même pendant ce temps de pandémie. « Actuellement nous faisons le porte à porte, nous allons vers les femmes pour leur expliquer l’importance de la CPN et les dispositions prises pour les protéger du COVID-19. Puis nous prenons leurs contacts ; comme ça à deux jours de leur rendez-vous, nous les appelons et les rassurons encore. Le jour J nous avons tout ce qu’il faut pour prévenir la COVID à savoir :les bavettes, les gants, les blouses et même les blouses jetables pour accueillir les femmes ».
Dans le contexte actuel de la maladie à corona virus, la protection individuelle et collective est devenue une urgence dans les structures sanitaires. Depuis le début du projet conjoint UNFPA-Takeda, des habitudes se sont installées chez les sages-femmes pour prévenir la maladie en milieu hospitalier. « Le matin, nous préparons la solution de décontamination qui a une durée de 24h. Nous qui venons au compte du projet conjoint UNFPA-Takeda nous inspectons la salle d’accouchement pour voir l’état, la propreté… puis nous veillons toutes la journée sur le respect des gestes barrières dans la salle d’accouchement surtout la solution de décontamination de 0,5% et la solution de DHL ».
Le virus qui entraîne la COVID-19 se transmet principalement par des gouttelettes produites lorsqu’une personne infectée tousse, éternue, ou lors d’une expiration. C’est pourquoi ce projet a outillé au total 50 Sages-femmes sur les mesures de préventions contre la COVID. Elles sont réparties dans 10 structures sanitaires de Conakry. Du CMC de Coleah, direction le centre de santé de Madina où nous avons rencontré Hawa Natou Camara, également sage-femme au compte de cette initiative.
« Quand nous recevons une patiente, il faut qu’elle se lave les mains, on veille au port des masques, le respect de la distanciation. Puis nous protons les blouses complètes et les blouses jetables sans oublier les gants. Après la consultation, nous nous lavons nos mains avant d’enlever les gants puis on les met dans la poubelle consacrée aux déchets contaminés » nous explique Hawa Natou Camara.
Pour Dr Hawa Fady Diallo, Chef du centre de santé de Madina, la venue du projet dans sa structure est un plus surtout sur le plan de la formation. « Le projet a un impact très positif. On a eu la formation sur la prévention contre les infections (PCI). Dans le contexte COVID, ils ont formé les sages-femmes sur les mesures de prévention et on a déjà quelques matériels de base parce qu’on a des masques, le chlore, des gels. On a mis tout à la disposition de nos sages-femmes. Nous attendons les équipements du projet pour distribuer les masques gratuitement pour les patientes. En attendant les sages-femmes et les Relais communautaires continuent le porte à porte pour la sensibilisation » raconte le docteur Hawa Fady Diallo pour exprimer sa satisfaction.
Une sensibilisation qui tombe dans de bonnes oreilles car le centre reçoit au niveau de la consultation prénatale en moyenne 20 à 25 femmes par jour. Un chiffre en hausse car il était plus bas au début de la pandémie.
A signaler qu’à ce jour la Guinée a enregistré un total de 13688 de malades de COVID 19, 80 morts et 13082 guéris.
Hadiatou Yaya SALL