Les conducteurs de taxi-motos sont devenus des moyens privilégiés de mobilisation pour les formations politiques. Ces conducteurs participent aux manifestations politiques moyennant de l’argent et des bons de carburant pour leurs motos. Une pratique qui les expose à plusieurs dangers comme témoignent ces acteurs de la corporation, rencontrés dans la ville de Kindia, située à 135km de Conakry.
« En participant aux manifestations politiques, nous nous exposons à plusieurs risques. Par exemple, il y a des cas d’accidents qui surviennent. Parfois on est blessé ou l’engin se gâte et les leaders politiques qui nous emmènent ne pensent même pas à nous », déplore Abdoulaye Soumah, conducteur de taxi-moto au quartier Manquepas, dans la commune urbaine de Kindia.
Même chose pour Mamadou Seydou Diallo, taxi-motard dans la même ville. « Certains de mes amis ont eu des accidents pendant ces cortèges et n’arrivent plus à rouler leurs motos », a indiqué Seydou, la tristesse dans l’âme. En effet, les résultats d’une enquête de perception sur les taxi-motos, réalisée dans le cadre du projet d’appui à la réduction de l’instrumentalisation et des violences socio-politiques des jeunes taxis-motards en période électorale, révèlent que les taxis-motards sont souvent exposés de nombreux risque.
L’étude a démontré que les accidents sont récurrents pendant les meetings politiques et les motards en sont les principales victimes. Accidents dûs souvent à l’excès de vitesse. Par ailleurs, des focus groupes réalisés dans le cadre du même projet, ont démontré à N’Nzérékoré et Conakry que ces taxi-motards roulent dans les meetings sous l’effet des stupéfiants.
Selon certains motards, les pertes matérielles peuvent s’avérer graves pendant les manifestations politiques. Il nous a été rapporté que certains conducteurs ont perdu leurs motos par accident et ou par vol.
Article produit dans le cadre d’un atelier d’orientation des journalistes sur le projet Taxi-Moto