Les cadres du Ministère de la santé ont organisé le 30 juin 2021, une journée d’orientation d’une vingtaine de journalistes sur les enjeux de mobilisation de ressources en faveur de la planification familiale. Cette rencontre est inscrite dans un processus de plaidoyer pour la levée de fonds au niveau national pour la mise en œuvre du plan d’action national budgétisé de planification familiale.
Les médias constituent des cibles d’influence pour le plaidoyer en vue d’une mobilisation efficace des ressources pour financer des programmes et politique de développement comme la planification familiale. « Les médias sont des acteurs de premier rang pour relever tous les défis lies à la planification familiale, et nous comptons sur vous pour nous aider à sensibiliser les bailleurs au niveau national pour qu’il contribuer à l’augmentation des ressources allouées à la planification familiale » a estimé le docteur Mamadou Alpha Barry, représentant de la Directrice de la Santé Familiale et Nutrition à la rencontre.
Pour permettre aux journalistes de comprendre les défis réels liés au financement de la PF, les consultants en charge de l’organisation technique de la rencontre ont présenté la situation des indicateurs de la santé maternelle en Guinée. Des indicateurs qui démontrent l’urgence d’investir davantage dans la planification familiale comme étant une ressource déterminante pour sauver la vie de la mère et de l’enfant dans le pays.
En effet, les indicateurs de santé maternelle et néonatale restent préoccupants en Guinée. Selon le MICS de 2016, le taux de décès maternel est estimé à 550 pour 100.000 naissances vivantes alors que la prévalence contraceptive est estimée à 11%. Pour changer la donne le Ministère de la santé à travers la Direction Nationale de la Santé Familiale et de la Nutrition (DNSFN) et ses partenaires financiers et techniques dont UNFPA ont élaboré le Plan d’Action National Budgétisé 2019-2023 (PANB). Ce plan est un guide pour le programme de PF du gouvernement dans tous les secteurs, pour les partenaires au développement et les partenaires d’exécution. Il détaille les activités du programme et les couts associés à la réalisation des objectifs Nationaux. Des activités qui visent à augmenter le taux de prévalence contraceptive moderne de 12,52 en 2019 à 18,52 en 2023.
« Ce plan détaille les interventions que le pays compte mener pour améliorer la PF. Il met en exergue les défis en matière de PF, les causes et les actions à mener pour y remédier. Et parmi ces actions figure la mobilisation des ressources qui se fera a travers un plaidoyer national auprès du secteur privé et public, l’Etat, les ONG et PTF, les ambassades et les particuliers pour collecter les fonds nécessaires pour l’acheminement des produits contraceptifs au dernier kilomètre », déclare Hadiatou Yaya Sall consultante national, poursuivant son intervention, elle précise que la PF est l’affaire de tous par conséquent tous les Ministères doivent être impliqué pour atteindre la réduction de la mortalité Maternelle.
L’occasion a été mise à profit par les participants pour discuter des problèmes liés à la disponibilité des experts du Ministère dans le Santé pour la réalisation des programmes médiatiques. Selon les journalistes présents à la rencontre, en dehors des évènements spéciaux, le Ministère de la Santé ne fournis pas personnes ressources pour appuyer les médias dans leur travail sur la santé. Les participants ont recommandé qu’un partenariat soit établi entre les Hommes de médias et le Ministère de la santé pour résoudre cette difficulté. Par ailleurs, au terme de l’atelier, il a été recommandé que les médias soient impliqués dans le comité national qui effectuera le plaidoyer pour la mobilisation des ressources pour financer la PF.
« Nous sommes convaincus qu’un partenariat franc entre le Ministère de la Santé et les médias présents ici peut contribuer à trouver les fonds dont le pays a besoin pour rendre disponible les ressources nécessaires au repositionnement de la planification familiale en Guinée. En tout cas, c’est un sujet qui me tient à cœur, je suis prête à m’engager pour cette cause » a déclaré Sidigbè Condé, Rédactrice en Chef de la radio Parlementaire de Guinée.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 225 millions de femmes dans les pays en développement souhaiteraient retarder le moment d’avoir un enfant ou ne plus avoir d’enfants, mais n’utilisent aucun moyen de contraception. En Guinée, les besoins non satisfaits constituent un réel problème pour le pays notamment dans les zones rurales.
Liliane Haba
